Centre for Research on Globalisation

Centre de recherche sur la mondialisation

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Sous couvert de traque au terrorisme, les grandes d�mocraties font main basse sur Internet. Le contr�le du d�veloppement du r�seau est dans la ligne de mire. Des deux c�t�s de l�Atlantique, diff�rentes mesures annoncent cette tendance.

R�pression sur le Net

par Myriam Berber

RFI,  Dossier d'actualit�, 20 September/ septembre 2002.
Centre for Research on Globalisation (CRG),  Centre de recherche sur la mondialisation (CRM),  globalresearch.ca ,   22 September/ septembre 2002

Les Etats-Unis n�ont plus qu�une obsession : assurer la s�curit� de leurs ressortissants. Au banc des accus�s : le r�seau Internet. Apr�s les l�gislations anti-terroristes qui touchent de pr�s � la confidentialit� des donn�es et � la cryptographie, le gouvernement am�ricain a d�cid� d�aller plus loin dans le domaine de la s�curit�. A la demande du pr�sident Bush, Richard Clarke, conseiller sp�cial pour les questions de s�curit� dans le cyberespace, a remis cette semaine un rapport sur les faiblesses du r�seau Internet. Intitul� �National Strategy to Secure Cyberspace�, ce texte �tablit plusieurs priorit�s destin�es � prot�ger les Etats-Unis d'attaques qui pourraient �tre lanc�es via Internet par des terroristes sur des r�seaux informatiques essentiels. Comme ceux commandant des fonctions vitales du pays : l'alimentation en eau et en �lectricit�, les transports, le secteur bancaire, les t�l�communications, la sant�, ainsi que les industries chimiques, agro-alimentaires et de d�fense. Les propositions de Richard Clarke vont tr�s loin. Le rapport appelle � une r�vision de certains protocoles pour s�curiser le r�seau Internet. Sont concern�s les protocoles Border Gateway Protocol (BGP) qui g�re le routage des donn�es entre r�seaux interconnect�s, et le Domain Name System (DNS) qui supervise les adresses Web. Encore plus alarmant. Au nom de la s�curit� nationale, le rapport propose �galement que le gouvernement f�d�ral s�implique davantage dans la d�finition des normes techniques qui r�gissent Internet. T�che d�volue pour le moment � un organisme ind�pendant : l�Internet Engineering Task Force (IETF). Le rapport Clarke met en �vidence une nouvelle fois le sentiment d�autorit� des Am�ricains sur le r�seau. Retour donc � la case d�part, la gestion de l�Internet a �t� et sera toujours une affaire am�ricaine. A retenir encore � propos de ce texte, la cr�ation de cellules charg�es d'intervenir en cas d'attaque, et la mise en place d�un �tablissement d�j� baptis� �Acad�mie nationale du cyberespace� consacr� � l�enseignement de la s�curit� informatique.

De l�autre c�t� de l�Atlantique, la loi r�glementant la cryptographie en France proc�de du m�me esprit. Les r�cents d�crets d�application de la loi sur la s�curit� quotidienne qui contient un volet relatif aux libert�s num�riques ! et � Internet, s�inscrivent dans cette d�marche. Si l�on en croit les associations de d�fense des libert�s publiques, la cryptographie est certes toujours l�gale, mais vid�e de son sens. Crypter ses e-mails est l�gal en France. Mais si les services de l'Etat veulent prendre connaissance de ces messages prot�g�s, les fournisseurs de logiciels de cryptographie doivent leur fournir les protocoles permettant d'en violer la confidentialit�. Un certain nombre de militants de droits de l�homme d�noncent cette hyst�rie s�curitaire ambiante. L�une des illustrations la plus spectaculaire de cette tendance est la d�cision de cr�er un �Centre technique d�assistance� dont la mission est de mettre au clair les informations chiffr�es. �Cet organisme sera un centre d�interception qui sera charg� de casser les cl�s en dernier recours, si l�op�rateur qui a con�u, vendu ou distribu� les logiciels de cryptographie, refuse de le faire. Les op�rations r�alis�es par ce Centre de ressources techniques et humaines sont couvertes par le secret de la D�fense nationale�, explique le communiqu� de Reporters Sans Fronti�res. Des deux c�t�s de l�Atlantique, diff�rentes organisations internationales de d�fense des droits de l�homme cherchent � sensibiliser le public sur ces mesures qui remettent en cause les acquis et usages en mati�re de respect de la vie priv�e des individus. Pour sa part, le gouvernement am�ricain a pr�sent� le rapport Clarke comme un �canevas de travail� et non un �projet final�. Ce texte a vocation � �tre discut� et compl�t�, et fera l'objet d�une discussion aupr�s des services publics et des entreprises priv�es. La communaut� des scientifiques, qui est � l�origine de l�Internet, ne semble pas �tre pr�vue dans cette consultation.


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